Les études à l’étranger constituent de plus en plus une voie privilégiée pour des milliers d’étudiants internationaux. Pour nombre d’entre eux, l’ambition va au-delà du simple désir d’acquérir une éducation de renommée mondiale. Ils recherchent avant tout un accès plus facile aux visas et, à terme, à la résidence permanente, menant à la naturalisation. Cela diffère de ce que l’on observe dans les pays d’Europe de l’Est, où l’objectif est souvent d’obtenir rapidement un diplôme de médecine ou de pharmacie avant de retourner exercer dans son pays d’origine. Ici, ce sont les destinations d’immigration les plus convoitées, comme les États-Unis, le Canada et les pays de l’Union européenne, qui sont visées.
C’est dans ce contexte qu’interviennent les universités qualifiées de  » usines à diplômes  » exploitant cette tendance. Ces institutions s’appuient souvent sur la promesse d’un accès plus facile à l’immigration pour attirer les étudiants internationaux. Elles proposent des programmes conçus pour maximiser les chances d’obtention d’un visa d’étudiant, voire encouragent la possibilité d’une résidence permanente après l’obtention du diplôme.

Les usines à diplômes, qu’est-ce que c’est ?

Le terme « usine à diplômes » désigne des établissements d’enseignement supérieur critiqués pour leur pratique de délivrance abusive de diplômes. Ces institutions, souvent guidées par le profit, exigent des frais de scolarité élevés sans pour autant offrir une éducation de qualité. Les « usines à diplômes », en promettant non seulement un accès rapide à un diplôme, mais aussi potentiellement à des opportunités d’immigration, se positionnent de manière attrayante pour les étudiants internationaux désireux d’obtenir un visa d’étude et, par extension, un chemin vers la résidence permanente ou la naturalisation dans certains pays. Voici un aperçu plus détaillé de leurs caractéristiques principale :

L’efficacité des usines à diplômes dans le processus d’immigration

S’il peut parfois arriver que les usines à diplômes soient une voie vers l’immigration, il faut savoir que la réalité est plus ambiguë et moins prometteuse qu’il n’y paraît. Dans certains cas, les étudiants peuvent effectivement utiliser leurs documents pour franchir les premières étapes du processus d’immigration, comme l’obtention d’un visa d’étudiant. Cependant, ce succès initial ne garantit pas les résultats escomptés à long terme, tels que la résidence permanente ou des possibilités d’emploi intéressantes dans le pays d’accueil.

À court terme, certains étudiants peuvent estimer que le fait de s’inscrire dans ces établissements facilite l’obtention d’un visa d’étudiant, principalement en raison de la documentation et de la preuve d’inscription requises pour la procédure de dépôt de la demande. Ce succès peut se révéler trompeur. Les autorités d’immigration et les employeurs potentiels examinent de plus en plus attentivement la validité des qualifications académiques des candidats.

Les diplômés des usines à diplômes peuvent se trouver confrontés à de multiples obstacles une fois la phase initiale de leur projet d’immigration achevée. Ces obstacles sont :

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Non-reconnaissance des qualifications : Les diplômes obtenus peuvent ne pas être reconnus par les autorités locales ou les employeurs, ce qui limite considérablement les possibilités d’emploi et les chances d’obtenir la résidence permanente ou la citoyenneté.

Complications juridiques et liées à l’immigration : Les autorités chargées de l’immigration peuvent réévaluer, voire révoquer le statut d’immigrant d’une personne si elles découvrent que le diplôme utilisé pour obtenir un visa ne répond pas aux normes éducatives requises.

Impact sur la carrière professionnelle : Même si une personne réussit à s’installer temporairement dans un nouveau pays, l’absence de compétences et de qualifications réellement reconnues peut entraver la progression de sa carrière et son intégration sur le marché du travail local.

Les usines à diplômes à travers le monde : Les destinations les plus populaires

Certains pays sont souvent cités comme étant des destinations populaires pour les usines à diplômes, notamment :

États-unis : Les États-Unis, avec leur vaste système éducatif comprenant des milliers d’universités et de collèges, ont été confrontés à des défis liés aux « usines à diplômes », en particulier avec certains collèges communautaires et universités privées non accrédités qui attirent des étudiants internationaux avec la promesse d’une éducation et d’un chemin facile vers le marché du travail américain.

Australie : L’Australie a également été une destination populaire pour les étudiants internationaux et a dû faire face à des critiques concernant certaines de ses institutions de formation professionnelle (VET) et des collèges privés qui offrent des cours de qualité variable, certains étant accusés de fonctionner comme des « usines à diplômes ».

Royaume-uni : Le Royaume-Uni, reconnu pour son excellence académique, a aussi eu affaire à quelques cas d’établissements de formation supérieure privés attirant des étudiants internationaux par des offres peu scrupuleuses, bien que le gouvernement ait mis en place des mesures strictes pour maintenir la qualité de son offre éducative.

Canada : Le Canada est connu pour son système d’éducation de haute qualité et pour être accueillant envers les étudiants internationaux. Cependant, avant l’introduction du système d’établissements d’enseignement désignés (EED), il y avait des préoccupations concernant certaines institutions profitant des étudiants étrangers. Le système EED a été mis en place pour assurer que seules les institutions offrant une éducation de qualité puissent accueillir des étudiants internationaux.

Inde et philippines : Ces pays sont souvent mentionnés non pas tant comme des destinations pour les étudiants internationaux, mais plutôt comme des sources d’institutions offrant des diplômes à distance ou en ligne de manière peu réglementée, certains de ces diplômes étant utilisés pour faciliter l’immigration dans d’autres pays.

Nouvelle-zélande : La Nouvelle-Zélande est réputée pour son système éducatif de qualité et pour être une destination accueillante pour les étudiants internationaux. Cependant, elle a aussi dû faire face à des enjeux concernant certaines institutions privées de formation professionnelle, incitant le gouvernement à renforcer la réglementation et les contrôles de qualité pour protéger les étudiants et l’intégrité de son système éducatif.

Malaisie : La Malaisie est devenue une destination populaire pour les étudiants internationaux en raison de ses coûts d’étude et de vie relativement bas et de l’offre de programmes d’études en anglais. Bien que le gouvernement malaisien ait pris des mesures pour assurer la qualité de l’enseignement supérieur, il reste essentiel pour les étudiants de vérifier l’accréditation des institutions et des programmes.

Émirats arabes unis : Avec son ambition de devenir un hub éducatif régional, les Émirats Arabes Unis, notamment Dubaï et Abu Dhabi, accueillent de plus en plus d’universités internationales et de campus satellites. Toutefois, les étudiants doivent rester vigilants et rechercher des institutions reconnues et accréditées pour éviter les programmes de qualité inférieure.

Chypre : Chypre attire des étudiants internationaux, en particulier de la région, avec des offres de programmes en anglais dans un environnement européen. Des questions ont été soulevées quant à la qualité de l’éducation dans certaines institutions, incitant les étudiants à faire preuve de diligence raisonnable lors de leur choix d’établissement.

Afrique du sud : L’Afrique du Sud attire des étudiants de toute l’Afrique et au-delà, grâce à ses universités réputées. Cependant, comme dans de nombreux pays, il existe des institutions moins scrupuleuses qui peuvent chercher à tirer profit des étudiants internationaux. La recherche et la connaissance des accréditations officielles sont essentielles.

Exemples d’institutions accusées d’être des « usines à diplômes »

Usines à diplômes et visa étudiant au Canada

Au Canada, l’adoption du système des établissements d’enseignement désignés (EED) a donné un coup de barre dans la politique canadienne en matière d’éducation à l’égard des étudiants internationaux. En établissant des critères d’admission stricts pour les établissements d’enseignement, le gouvernement canadien a non seulement mis en place un rempart contre les pratiques opportunistes de certaines écoles, mais il a également rehaussé le niveau de qualité de l’enseignement offert sur son territoire. Cette initiative vise à garantir que les étudiants étrangers reçoivent une éducation conforme aux normes académiques et professionnelles internationales, et que leur séjour au Canada contribue positivement à leur développement éducatif et professionnel. Les EED doivent démontrer non seulement leur capacité à offrir une formation de qualité, mais aussi à fournir un environnement d’apprentissage sûr et inclusif pour les étudiants de toutes origines.

Ce changement a également eu un impact significatif sur le processus de demande de permis d’études, en resserrant les procédures administratives pour s’assurer que seuls les candidats sérieux, réellement intéressés par une formation de qualité, puissent entrer au Canada. Cette mesure préventive a contribué à réduire les cas de fraude et d’exploitation liés aux permis d’études, améliorant ainsi l’intégrité du système éducatif canadien. Elle a également rassuré la communauté internationale sur la valeur et l’authenticité des diplômes canadiens, renforçant ainsi l’attrait du Canada en tant que destination pour l’enseignement supérieur.

L’effet bénéfique de l’introduction des DEE s’est également fait sentir au niveau de la société canadienne, en favorisant une meilleure intégration des étudiants étrangers. En fréquentant des établissements qui répondent à des normes élevées, ces étudiants sont mieux préparés à entrer sur le marché du travail canadien ou international, dotés des compétences et des connaissances nécessaires pour réussir dans un environnement concurrentiel. De plus, la diversité culturelle apportée par ces étudiants enrichit le tissu social et universitaire du Canada, en favorisant l’échange d’idées et la compréhension mutuelle entre les différentes cultures.

Avant l’introduction des EED, le Canada n’avait pas de système uniforme pour évaluer et approuver les institutions accueillant des étudiants internationaux. En conséquence, une grande variabilité dans la qualité de l’éducation offerte existait parmi les établissements. Certains fournissaient une éducation de haute qualité, tandis que d’autres pouvaient être considérés comme des « usines à diplômes », offrant peu en termes d’apprentissage réel et de développement des compétences.

En 20211, la publication du « Manifeste pour un Québec éduqué » par des professeurs du collégial a mis en lumière une problématique alarmante au sein du système éducatif : la transformation de certains cégeps en « usines à diplômes ». Cette expression, qui évoque des institutions où les exigences académiques sont si minimes que le diplôme devient un droit acquis plutôt qu’un mérite, soulève de sérieuses questions sur la qualité de l’éducation et l’intégrité des diplômes délivrés.

Les auteurs du manifeste, rejoints par plus de 570 professeurs, tirent la sonnette d’alarme sur une tendance inquiétante à la baisse des standards pédagogiques, conduisant à des évaluations peu rigoureuses et, par conséquent, à l’octroi de diplômes qui ne reflètent pas nécessairement l’acquisition de compétences ou de connaissances adéquates par les étudiants. Cette situation, loin d’être un phénomène isolé au Québec, trouve des échos dans d’autres régions d’Amérique du Nord, comme en témoigne l’ouvrage « Academically Adrift ». Dans cet ouvrage, les chercheurs Richard Arum et Josipa Roksa mettent en évidence l’absence de progrès significatif dans les compétences fondamentales de près de la moitié des étudiants après deux ans d’études supérieures, illustrant l’ampleur du problème.

Une réponse

  1. Salut je présente je m’appelle Yacouba Traore je vie en Côte d’Ivoire je suis un jeune homme passionné mon souhait c’est de immigrés au Canada et travailler dans ce pays

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