Selon une récente étude de l’INSEE, le nombre de Français franchissant la frontière suisse pour travailler a connu une augmentation remarquable en 2022 en Franche-Comté. Avec une progression de 9,6 % par rapport à l’année précédente, cette région atteint un niveau sans précédent.
Sommaire
Le résumé des statistiques de l’INSEE
- En 2022, le nombre de travailleurs frontaliers de Bourgogne-Franche-Comté en Suisse a atteint près de 44 000, en hausse de 9,6 % par rapport à l’année précédente.
- Parmi ces travailleurs frontaliers, la majorité résident dans le département du Doubs, avec environ 31 300 travailleurs, soit une augmentation de 8,7 % par rapport à 2021.
- Le canton suisse du Jura a accueilli environ 1 100 travailleurs frontaliers supplémentaires en 2022, soit une hausse de 15,1 % par rapport à l’année précédente.
- Le Territoire de Belfort a vu une augmentation significative de 15,6 % du nombre de travailleurs frontaliers, bien que son nombre reste inférieur à celui du Doubs ou du Jura.
- Environ 215 000 travailleurs frontaliers français travaillent en Suisse, dont plus de la moitié (59 %) viennent d’Auvergne-Rhône-Alpes, tandis que 21 % viennent de Bourgogne-Franche-Comté.
- En 2022, 25 000 travailleurs frontaliers travaillaient dans les cantons de Neuchâtel et du Jura, dont 22 300 provenaient de la région Bourgogne-Franche-Comté. Le nombre de travailleurs frontaliers dans le canton de Jura a augmenté de 15,1 % et celui de Neuchâtel a augmenté de 8,1 %.
- Le canton de Vaud reste le premier canton de destination des travailleurs de Bourgogne-Franche-Comté avec 17 100 personnes, soit une augmentation de 8,5 % sur un an.
- Le canton de Berne a également vu une augmentation de 8,9 %, avec un peu plus de 2 300 travailleurs frontaliers résidant dans la région fin 2022.
- Seuls 1 200 habitants de la région travaillent dans le canton de Genève, avec une augmentation de 5,2 % en 2022, après une augmentation de 10 % en 2021.
Source : www.insee.fr
Un élan frontalier inégalé en Franche-Comté
L’INSEE a récemment dévoilé une tendance socioprofessionnelle surprenante. En 2022, un nombre record de Francs-Comtois a franchi la frontière suisse pour y travailler, enregistrant une augmentation de 9,6 % par rapport à 2021. Cette situation est sans précédent pour la région et révèle une dynamique plus vaste à l’échelle nationale, où le nombre de travailleurs transfrontaliers connaît également une progression notable.
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Près de 3 800 Francs-Comtois supplémentaires ont traverser la frontière suisse pour chercher du travail en 2022. Ces chiffres positionnent la Bourgogne-Franche-Comté comme la deuxième région française ayant le plus de travailleurs transfrontaliers, précédée uniquement par l’Auvergne-Rhône-Alpes. Cette dernière enregistre à elle seule plus de la moitié des 215 000 frontaliers français.
Ces statistiques, aussi intéressantes soient-elles, soulèvent plusieurs questions. Qu’est-ce qui motive ces travailleurs à franchir la frontière ? Quels sont les profils de ces migrants économiques ? Et, quels sont les secteurs d’activité qui les attirent le plus en Suisse ?
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Qui sont ces travailleurs transfrontaliers Francs-Comtois ?
Les travailleurs transfrontaliers sont des individus qui vivent dans un pays et travaillent dans un autre. Ils retournent généralement à leur domicile quotidien ou au moins une fois par semaine. Ce phénomène n’est pas nouveau. Depuis des décennies, de nombreux travailleurs des régions frontalières de France, d’Allemagne, d’Italie et d’Autriche se déplacent chaque jour pour travailler en Suisse. Cependant, la forte augmentation observée en Franche-Comté est un phénomène relativement récent.
Le Doubs, le Jura et le Territoire de Belfort sont les départements de la Franche-Comté qui comptent le plus de travailleurs frontaliers. Dans le Doubs, par exemple, on dénombre 31 300 résidents qui ont choisi de travailler en Suisse. Le Jura et le Territoire de Belfort suivent respectivement avec 7 300 et 4 200 travailleurs transfrontaliers.
Ces chiffres peuvent être surprenants, mais ils s’expliquent en partie par la proximité géographique de ces départements avec la Suisse, ainsi que par la présence de nombreuses infrastructures de transport facilitant les déplacements quotidiens.
Les Cantons Suisses : Terres d’accueil des Frontaliers
Du côté suisse, trois cantons semblent particulièrement attirants pour les travailleurs francs-comtois : Vaud, Neuchâtel et le Jura suisse. Le canton de Vaud est en tête de liste, avec une augmentation de 8,1 % entre 2021 et 2022 du nombre de travailleurs frontaliers francs-comtois. Neuchâtel et le Jura suisse attirent, quant à eux, près de 22 300 travailleurs. Les cantons de Lausanne, Berne et Genève restent aussi très prisés par les Français.
Ces cantons présentent plusieurs attraits. Non seulement ils sont géographiquement proches des départements français de Franche-Comté, mais ils offrent également une qualité de vie élevée, avec des infrastructures modernes, une forte culture de l’innovation et un environnement naturel exceptionnel.
La Suisse, un eldorado économique ?
Mais, alors pourquoi la Suisse ? Pourquoi tant de travailleurs de Bourgogne-Franche-Comté se tournent-ils vers ce pays voisin pour leur emploi ? Les raisons sont multiples et varient en fonction des individus, mais certaines tendances se dégagent.
D’abord, la Suisse offre des salaires élevés par rapport à la France. Le salaire médian en Suisse était d’environ 6 500 francs suisses par mois en 2020, soit près du double du salaire médian en France. De plus, le taux de chômage en Suisse est exceptionnellement bas. Il s’établissait à 2,2 % en 2022, soit bien en dessous de la moyenne de l’Union européenne. En outre, la Suisse est réputée pour sa stabilité économique, politique et sociale, ce qui peut également attirer les travailleurs en quête de sécurité.
Ensuite, l’accessibilité géographique joue un rôle majeur. La Bourgogne-Franche-Comté et la Suisse partagent près de 230 km de frontières, facilitant ainsi les déplacements quotidiens entre domicile et travail. De plus, les infrastructures de transport modernes en Suisse, telles que les trains et les autobus, facilitent grandement ces déplacements.
La Suisse est reconnue pour la qualité de son environnement de travail. Les conditions de travail sont généralement très bonnes, avec des horaires de travail raisonnables, une grande flexibilité et un respect rigoureux des droits des travailleurs. La Suisse est par ailleurs célèbre pour sa culture de l’innovation et son haut niveau de formation, ce qui peut être particulièrement attractif pour les travailleurs qualifiés et les professionnels de haut niveau.
Les secteurs d’activité prisés par les frontaliers
La Suisse est particulièrement reconnue pour certains secteurs d’activité. L’horlogerie, par exemple, emploie 15 000 Bourguignons et Francs-Comtois. Ce secteur, emblématique de l’excellence suisse, offre des emplois stables et bien rémunérés, ce qui explique son attrait pour de nombreux travailleurs frontaliers.
Le secteur tertiaire, notamment les services financiers et l’informatique, attire également un grand nombre de travailleurs frontaliers. Ces secteurs sont caractérisés par une forte demande de compétences spécialisées et offrent des salaires élevés, ce qui peut expliquer leur attrait pour les travailleurs qualifiés.
L’attrait de la Suisse pour les travailleurs frontaliers va bien au-delà des salaires élevés. En effet, la qualité de vie en Suisse, la stabilité de l’économie, la proximité géographique avec la France, ainsi que les opportunités de carrière et de développement professionnel, sont autant de facteurs qui contribuent à la popularité de la Suisse parmi les travailleurs frontaliers français.
Le phénomène de l’exode professionnel des Francs-Comtois vers la Suisse est complexe et multifactoriel. Il s’agit d’un mouvement qui reflète non seulement les dynamiques économiques transfrontalières, mais aussi les aspirations individuelles à une meilleure qualité de vie et à des opportunités de carrière plus enrichissantes. Il est donc essentiel de continuer à suivre cette tendance pour comprendre comment elle évolue et quel impact elle aura sur l’économie et la société de la Franche-Comté à long terme.
Lire plus : Comment trouver un emploi en suisse quand on est frontalier ? – Travailleur frontalier français en Suisse : avantages et inconvénients en 2023 – Frontaliers France / Suisse, Les 50 ans de la CFG : Les enjeux pour les travailleurs frontaliers et les communes françaises – Secteurs en demande de main d’œuvre en Suisse en 2023 : opportunités pour les travailleurs frontaliers.
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