Immigration Canada : ce qu’il faut suivre en 2025

Si, comme moi, vous suivez de près les politiques d’immigration au Canada, vous avez sûrement remarqué que 2025 s’annonce comme une année de gros changements. Entre les nouvelles restrictions, les programmes pilotes et les ajustements régionaux, il y a beaucoup à digérer. Pas de panique, je vous explique tout dans cet article pour que vous soyez parfaitement préparé !

Le Canada réduit la voilure : moins de résidents permanents et temporaires

Première grosse nouvelle : le Canada a décidé de réduire ses cibles d’immigration. En 2025, le pays prévoit d’accueillir 395 000 nouveaux résidents permanents, soit bien moins que ce qui était prévu initialement. Et ce n’est pas tout : une grande partie de ces admissions concernera des personnes déjà sur place en tant que résidents temporaires (étudiants internationaux ou travailleurs étrangers).

En parlant de résidents temporaires, là aussi, on serre la vis. Le gouvernement veut réduire leur proportion à 5 % de la population totale d’ici 2026. Résultat ? Environ 445 000 résidents temporaires en moins en 2025 et 2026. Ça fait beaucoup, non ? Mais l’objectif est clair : alléger la pression sur le logement et les infrastructures.

Étudiants internationaux : des règles plus strictes

Si vous êtes étudiant ou envisagez de l’être, voici ce que vous devez savoir. Le Canada a fixé un plafond de 437 000 permis d’études pour 2025. C’est 10 % de moins qu’en 2024 ! Et si vous êtes en maîtrise ou en doctorat, préparez-vous à fournir une lettre d’attestation provinciale ou territoriale (LAT/LAP) pour valider votre demande.

Autre nouveauté : les étudiants peuvent désormais travailler jusqu’à 24 heures par semaine hors campus pendant les cours (contre 20 heures avant). Une bonne nouvelle pour ceux qui jonglent entre études et finances !

Mais attention : changer d’établissement devient plus compliqué. Si vous voulez passer d’une école à une autre, il faudra demander un nouveau permis d’études. Pas question de faire ça à la légère !

Permis de travail : des restrictions qui piquent

Pour les travailleurs étrangers temporaires, les choses se corsent aussi. Les employeurs ne peuvent plus embaucher plus de 10 % de travailleurs étrangers dans des emplois à bas salaires. Et si vous êtes dans le volet des hauts salaires, sachez qu’un salaire horaire minimum augmenté de 20 % est désormais exigé.

Quant aux conjoints et enfants des étudiants ou travailleurs étrangers, ils ne peuvent plus obtenir un permis de travail ouvert aussi facilement qu’avant. Les critères sont désormais très stricts : il faut que le travailleur principal occupe un poste hautement qualifié ou que l’étudiant soit inscrit dans un programme spécifique (comme une maîtrise ou un doctorat).

Les programmes pilotes qui changent la donne

Heureusement, tout n’est pas restrictif ! De nouveaux programmes pilotes voient le jour pour répondre à certains besoins spécifiques :

• Le Programme pilote agroalimentaire accepte des demandes jusqu’au 14 mai 2025.
• Deux nouveaux programmes pour les travailleurs de soins à domicile permettent d’obtenir la résidence permanente dès l’arrivée au Canada.
• Un programme pilote communautaire rural offre une voie vers la résidence permanente pour ceux qui s’installent dans des régions rurales.

Ces initiatives montrent que le Canada reste ouvert à des profils ciblés malgré les restrictions générales.

Québec : des ajustements importants

Si vous avez des plans pour immigrer au Québec, sachez que la province suspend temporairement certaines sélections dans ses programmes principaux (PEQ et PRTQ) jusqu’au 30 juin 2025. Ces programmes seront remplacés par un nouveau dispositif appelé le Programme de Sélection des Travailleurs Qualifiés (PSTQ).

Le Québec continue également à ajuster ses quotas pour mieux gérer l’afflux d’immigrants tout en répondant aux besoins spécifiques du marché du travail local.

Des mesures pour renforcer l’intégrité du système

Le gouvernement canadien met aussi l’accent sur la lutte contre la fraude et le renforcement du système migratoire :

• Les lettres d’acceptation des étudiants étrangers font désormais l’objet d’une vérification accrue.
• Dans le cadre du système Entrée Express, les points supplémentaires pour une offre d’emploi seront supprimés dès le printemps 2025.

Ces mesures visent à garantir que seuls les candidats sérieux et qualifiés obtiennent leur place au Canada.

L’entrée express dans tout ça

En 2025, le système d’Entrée Express, principal canal d’immigration économique du Canada, connaît des changements significatifs pour mieux répondre aux priorités économiques et sociales du pays. Voici un résumé des principales modifications et de leur impact :

1. Augmentation de l’importance de l’Entrée Express

• La part de l’Entrée Express dans les admissions globales passe de 22,8 % en 2024 à 31,5 % en 2025, malgré une réduction globale des cibles d’immigration.
• Le nombre d’admissions sous les programmes économiques fédéraux (gérés par Entrée Express) augmente à 124 590 en 2025, contre 110 770 en 2024.

2. Suppression des points pour les offres d’emploi

• À partir du printemps 2025, les candidats ne recevront plus de points supplémentaires dans le Système de Classement Global (CRS) pour une offre d’emploi valide. Cette mesure vise à réduire la fraude liée aux Études d’Impact sur le Marché du Travail (EIMT).
• Les candidats devront se concentrer sur d’autres facteurs comme les compétences linguistiques, l’éducation et l’expérience professionnelle pour améliorer leur score CRS.

3. Introduction de nouvelles catégories

• Le système Entrée Express est divisé en deux nouvelles sous-catégories :
• Priorités Économiques Fédérales : 41 700 admissions ciblant des secteurs prioritaires comme les soins de santé, les métiers spécialisés et les candidats francophones.
• Focus sur le Canada : 82 890 admissions pour les candidats déjà présents au Canada (Programme de l’Expérience Canadienne, PNP aligné sur Entrée Express, etc.).

4. Accent sur les candidats francophones

• Les candidats ayant une maîtrise du français bénéficieront de points supplémentaires et de tirages spécifiques. Cela reflète l’engagement du Canada à promouvoir la langue française et à attirer davantage d’immigrants bilingues.

5. Tirages basés sur les professions prioritaires

• Les tirages ciblés continueront à se concentrer sur des secteurs en demande comme :
• Les soins de santé.
• Les métiers spécialisés.
• L’éducation et d’autres secteurs identifiés selon les besoins du marché du travail.

6. Impact sur les scores CRS

• La suppression des points pour les offres d’emploi pourrait entraîner une baisse des scores CRS nécessaires pour recevoir une Invitation à Présenter une Demande (IPD). Cependant, la concurrence reste élevée, notamment pour les candidats dans le cadre du Programme de l’Expérience Canadienne (CEC), où les scores CRS pourraient dépasser 510.

Le Québec qui essaie toujours de jouer solo

1. Cibles d’immigration permanente

• Le Québec prévoit d’admettre entre 48 500 et 51 500 immigrants permanents en 2025, un chiffre stable par rapport à 2024.
• En incluant les admissions provenant du volet « Diplômés du Québec » du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), le total pourrait atteindre jusqu’à 66 500 admissions.
• Une priorité est donnée à l’immigration économique francophone, avec une proportion de 93 % des requérants principaux connaissant le français dans cette catégorie.

2. Suspension temporaire de deux programmes clés

Pour éviter une explosion des admissions et permettre une réflexion stratégique, deux programmes majeurs sont suspendus jusqu’au 30 juin 2025 :

• Le volet « Diplômés du Québec » du PEQ : Depuis le 31 octobre 2024, aucune nouvelle demande n’est acceptée dans ce volet. Toutefois, les demandes soumises avant cette date continueront d’être traitées.
• Le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ) : Ce programme a été remplacé par le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) dès le 29 novembre 2024, mais aucune invitation ne sera émise dans ce cadre avant juillet 2025.

Ces suspensions visent à limiter les admissions et à aligner les politiques sur la prochaine planification pluriannuelle de l’immigration.

3. Maintien du volet travailleurs étrangers temporaires

• Contrairement aux deux volets suspendus, le volet « Travailleurs étrangers temporaires » du PEQ reste actif et constitue la seule voie d’accès à la résidence permanente pour certaines catégories jusqu’au 30 juin 2025.
• Cela permet de répondre aux besoins immédiats du marché du travail québécois tout en maintenant un contrôle sur les admissions permanentes.

4. Nouveaux programmes pilotes

Le Québec continue de tester des initiatives ciblées pour répondre à des besoins spécifiques :

• Programme pilote pour les travailleurs de la transformation alimentaire : Ce programme accepte jusqu’à 600 demandes en 2025.
• Programme pilote pour les préposés aux bénéficiaires : Également limité à 600 demandes, il vise à attirer des travailleurs essentiels dans le secteur des soins.

Ces programmes offrent une voie vers la résidence permanente pour des travailleurs qualifiés dans des secteurs prioritaires.

5. Accent sur la francisation

Le gouvernement met un point d’honneur à renforcer la place du français chez les nouveaux arrivants :

• Mise en œuvre de Francisation Québec pour accroître l’offre de cours de français avant et après l’arrivée des immigrants.
• Objectif : tendre vers une sélection composée entièrement de personnes maîtrisant le français dans les programmes économiques.

Les dates clés à retenir

Pour ne rien manquer en 2025, voici quelques dates importantes :

• 28 février : Fin de la politique permettant aux visiteurs de demander un permis de travail sans quitter le Canada.
• 14 mai : Date limite pour postuler au Programme pilote agroalimentaire.
• 30 juin : Fin de la suspension temporaire des programmes PEQ et PRTQ au Québec.
• Octobre : Annonce des nouvelles cibles d’immigration pour les années suivantes.

Conclusion

Voilà, vous savez tout sur les changements prévus dans le Plan d’immigration du Canada pour 2025 ! Même si certaines mesures semblent restrictives, elles reflètent une volonté du gouvernement de mieux gérer les flux migratoires tout en répondant aux besoins économiques et sociaux du pays.

Mon conseil ? Restez informé en suivant régulièrement les annonces officielles d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) et préparez vos dossiers avec soin. Avec un peu de planification et une bonne dose de patience, votre projet d’immigration peut toujours devenir réalité !