Malte risque l’exclusion de l’espace Schengen suite aux retards dans l’implémentation du système EES. Les enjeux et les conséquences de cette situation critique pour l’île méditerranéenne.
Highlights:
- Malte risque une sortie forcée de l’espace Schengen due à des retards dans l’implémentation du système EES
- Le nouveau Système d’Entrée-Sortie (EES) vise à améliorer la gestion des frontières et la sécurité
- L’EES pourrait entrer en vigueur le 6 octobre 2024, remplaçant le système de tamponnage manuel des passeports
- Des inquiétudes sont soulevées quant à la préparation de Malte et aux conséquences potentielles pour ses citoyens
L’île méditerranéenne de Malte se trouve actuellement dans une situation délicate qui pourrait avoir des répercussions importantes sur ses citoyens et son économie. En effet, le pays risque une sortie forcée de l’espace Schengen, cette zone de libre circulation qui permet aux Européens de voyager sans contrôle aux frontières intérieures de l’Union européenne. Ce risque est lié à des retards dans la mise en œuvre d’un nouveau système de contrôle des passeports appelé Système d’Entrée-Sortie (EES). Dans cet article, nous allons explorer en détail les tenants et aboutissants de cette situation, ses implications potentielles, et les efforts nécessaires pour éviter ce scénario catastrophe.
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Le Système d’Entrée-Sortie (EES)
Avant d’aborder la situation spécifique de Malte, il est essentiel de comprendre ce qu’est le Système d’Entrée-Sortie et pourquoi il revêt une telle importance pour l’Union européenne.
Qu’est-ce que le Système d’Entrée-Sortie (EES) ?
Le Système d’Entrée-Sortie, ou EES, est une initiative ambitieuse de l’Union européenne visant à moderniser et renforcer la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen. Ce système, dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 6 octobre 2024 (bien que cette date ne soit pas encore officiellement confirmée), représente une avancée technologique significative par rapport au système actuel de tamponnage manuel des passeports.
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Les objectifs principaux de l’EES sont multiples :
- Améliorer la gestion des frontières extérieures de l’espace Schengen
- Réduire la migration irrégulière en identifiant plus efficacement les dépassements de séjour autorisé
- Faciliter et optimiser la gestion des flux migratoires
- Renforcer la sécurité en luttant contre les menaces telles que le terrorisme et les crimes graves
Comment fonctionne l’EES ?
Le fonctionnement de l’EES repose sur l’utilisation de technologies biométriques avancées. Lorsqu’un voyageur arrive à une frontière extérieure de l’espace Schengen, le nouveau système prévoit les étapes suivantes :
- Présentation du passeport, comme c’est déjà le cas actuellement
- Prise d’une photo du visage du voyageur
- Scan électronique des empreintes digitales
- Ces données biométriques sont ensuite enregistrées dans une base de données centralisée, permettant un suivi plus précis et efficace des entrées et sorties de l’espace Schengen.
Les avantages de l’EES par rapport au système actuel
L’EES présente plusieurs avantages significatifs par rapport au système de tamponnage manuel des passeports :
- Rapidité : Le processus électronique devrait, à terme, accélérer les contrôles aux frontières.
- Précision : L’utilisation de données biométriques réduit considérablement les risques d’erreurs.
- Sécurité renforcée : Le système permet une meilleure détection des personnes représentant potentiellement une menace pour la sécurité.
- Lutte contre l’immigration irrégulière : L’EES facilite l’identification des personnes dépassant la durée de séjour autorisée.
- Harmonisation : Le système uniformise les procédures de contrôle aux frontières dans l’ensemble de l’espace Schengen.
La situation spécifique de Malte : un retard inquiétant
Peter Agius, eurodéputé maltais, a récemment tiré la sonnette d’alarme concernant la préparation de son pays à la mise en œuvre de l’EES. Selon lui, Malte court un « risque réel » de se retrouver exclue de l’espace Schengen en raison de son incapacité à mettre en place le nouveau système de contrôle des passeports dans les délais impartis.
Les principaux points d’inquiétude soulevés par Peter Agius sont les suivants :
- Retard dans l’application de la loi européenne : Malte aurait laissé traîner l’application d’une loi européenne convenue depuis 6 ans.
- Absence de contrat pour l’achat du matériel nécessaire : Jusqu’à récemment, aucun contrat n’avait été signé pour assurer l’achat du nouveau matériel requis pour l’aéroport.
- Solution temporaire inadéquate : Le gouvernement maltais préparerait un système de contrôle manuel et temporaire des passeports, potentiellement bureaucratique et source de retards.
- Manque de communication : L’eurodéputé déplore un manque d’information de la part du gouvernement sur une question d’importance nationale.
Les conséquences potentielles pour Malte et ses citoyens
Si Malte venait à être exclue de l’espace Schengen, les conséquences seraient considérables pour le pays et ses citoyens :
- Retour des contrôles systématiques : Les Maltais devraient à nouveau subir des contrôles approfondis lors de leurs déplacements dans l’espace Schengen, entraînant des retards et des désagréments.
- Impact sur le tourisme : L’industrie touristique, cruciale pour l’économie maltaise, pourrait être affectée par la complexification des procédures d’entrée sur le territoire.
- Perte de prestige : Une exclusion de l’espace Schengen serait perçue comme un échec diplomatique et politique pour Malte.
- Complications pour les travailleurs transfrontaliers : Les Maltais travaillant dans d’autres pays de l’UE pourraient faire face à des difficultés accrues.
Les efforts nécessaires pour éviter l’exclusion
Face à cette situation critique, plusieurs actions sont nécessaires pour éviter l’exclusion de Malte de l’espace Schengen :
- Accélération de la mise en œuvre : Le gouvernement maltais doit intensifier ses efforts pour mettre en place l’EES dans les plus brefs délais.
- Investissement dans l’infrastructure : Des ressources suffisantes doivent être allouées à l’achat et à l’installation du matériel nécessaire.
- Formation du personnel : Les agents frontaliers doivent être formés à l’utilisation du nouveau système.
- Communication transparente : Le gouvernement doit informer régulièrement le public et les parties prenantes de l’avancement du projet.
- Coopération avec l’UE : Une collaboration étroite avec les institutions européennes pourrait aider à trouver des solutions rapides et efficaces.
L’ETIAS : un système complémentaire à l’EES
Après l’introduction de l’EES, l’Union européenne prévoit de déployer au premier semestre 2025 un autre système appelé ETIAS (European Travel Information and Authorization System). L’ETIAS est une autorisation de voyage électronique destinée aux voyageurs exemptés de visa Schengen.
L’ETIAS fonctionnera en synergie avec l’EES pour renforcer encore davantage la sécurité aux frontières de l’espace Schengen. Voici quelques points clés à retenir sur l’ETIAS :
- Obligation pour les voyageurs exemptés de visa : Les ressortissants de pays tiers n’ayant pas besoin de visa pour entrer dans l’espace Schengen devront obtenir une autorisation ETIAS avant leur voyage.
- Processus en ligne : La demande d’autorisation ETIAS se fera en ligne, de manière simple et rapide dans la plupart des cas.
- Vérification préalable : L’ETIAS permettra de vérifier les informations des voyageurs avant leur arrivée aux frontières Schengen, facilitant ainsi la détection de potentielles menaces pour la sécurité.
- Validité de trois ans : Une fois obtenue, l’autorisation ETIAS sera valable pour une durée de trois ans ou jusqu’à l’expiration du passeport du voyageur.
La participation des pays à l’EES
Il fautde noter que tous les États membres de l’UE ne participeront pas à l’EES. Voici un aperçu de la situation :
Participants : La grande majorité des États membres de l’UE, ainsi que les quatre pays associés à l’espace Schengen (Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse) participeront à l’EES.
Exceptions au sein de l’UE : Chypre et l’Irlande ne participeront pas à l’EES. Dans ces pays, les passeports continueront d’être tamponnés manuellement.
Cas particulier du Royaume-Uni : Depuis le Brexit, le Royaume-Uni n’est plus membre de l’UE ni de l’espace Schengen. Il n’est donc pas concerné par l’EES.