Une annonce qui a provoqué un véritable choc parmi les organismes dédiés à l’aide des travailleurs temporaires, qui n’ont été avertis que quelques jours avant l’entrée en vigueur de cette mesure.
Ce qui change et pourquoi
À partir du 1er février 2025, les travailleurs étrangers temporaires et leurs conjoints au Québec ne seront plus admissibles aux services publics d’aide à l’emploi, à l’exception des étudiants étrangers titulaires d’un permis de travail post-diplôme. Cette décision, annoncée avec un préavis très court, a suscité de vives réactions parmi les organismes qui soutiennent cette population. Ces services étaient essentiels pour aider ces travailleurs à s’intégrer au marché du travail québécois, notamment en les formant sur les pratiques locales, en les aidant à rédiger des CV adaptés et en leur offrant des outils pour bâtir leur réseau professionnel
Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) justifie cette mesure par une évolution de la situation économique. Avec une hausse du taux de chômage, le gouvernement estime que les employeurs peuvent désormais recruter parmi la main-d’œuvre déjà présente sur le territoire québécois.
Le rôle crucial des travailleurs étrangers
Quand on parle des travailleurs étrangers temporaires, on pense souvent à des secteurs comme l’agriculture, la restauration ou encore la construction. Ces emplois sont essentiels pour faire tourner l’économie, mais soyons honnêtes : ce ne sont pas toujours les postes les plus attrayants pour la main-d’œuvre locale. Et c’est là que les travailleurs étrangers entrent en jeu. Ils comblent ces besoins avec une efficacité qui fait souvent défaut.Mais au-delà des chiffres et des statistiques, il y a une réalité humaine. Ces personnes arrivent ici avec l’espoir d’une meilleure vie ou simplement pour subvenir aux besoins de leur famille restée au pays. Elles doivent s’adapter à une culture différente, apprendre une nouvelle langue et naviguer dans un système parfois complexe. L’aide à l’emploi jouait justement un rôle clé dans cette adaptation.
Pourquoi l’aide à l’emploi est-elle si importante ?
Imagine-toi débarquer dans un nouveau pays où tu ne connais ni les codes culturels ni les attentes professionnelles. Comment rédiger ton CV ? Comment te préparer pour une entrevue ? Où chercher un emploi adapté à tes compétences ? C’est là que les services d’aide à l’emploi interviennent.
Ces programmes ne se contentaient pas de fournir des conseils génériques. Ils aidaient concrètement les travailleurs étrangers à comprendre le marché du travail québécois et à s’y intégrer. Sans eux, beaucoup risquent de se retrouver perdus ou pire, exploités dans des conditions précaires.
Les réactions face à cette décision
Évidemment, cette annonce n’a pas laissé tout le monde indifférent. Les organismes qui soutiennent les immigrants ont été parmi les premiers à réagir. Pour eux, cette décision est non seulement injuste mais aussi contre-productive. Certains affirment même que jusqu’à 70 % de leurs usagers sont des travailleurs étrangers temporaires ! Alors imagine l’impact que ça peut avoir sur leur mission.
Du côté des employeurs, c’est aussi la grogne. Plusieurs secteurs dépendent fortement de cette main-d’œuvre pour fonctionner correctement. Si ces travailleurs peinent maintenant à s’intégrer ou décident d’aller ailleurs (parce que oui, ils ont le choix), cela pourrait compliquer encore plus la tâche des entreprises déjà en manque de personnel.
Et puis il y a les travailleurs eux-mêmes. Pour beaucoup, cette annonce est un coup dur. Non seulement ils perdent un soutien précieux, mais ils peuvent aussi avoir l’impression d’être moins bienvenus ici.
Nombre de travailleurs étrangers temporaires (TET) ayant participé aux mesures et services d’emploi


L’analyse des graphiques et des données montre une évolution significative de la participation des travailleurs étrangers temporaires (TET) aux mesures et services d’emploi au Québec entre 2019 et 2025.
1. Évolution du nombre de participations
- En 2019-2020, seulement 1 288 TET ont participé aux mesures d’emploi. Ce chiffre a augmenté régulièrement pour atteindre un pic de 3 472 en 2022-2023, soit une augmentation de près de 170 % par rapport à 2019-2020.
- Cependant, après ce sommet, une chute brutale est observée : les participations tombent à 1 544 en 2023-2024, puis à seulement 617 en date du 12 novembre 2024.
2. Pourcentage des participations totales
- La proportion des TET parmi l’ensemble des bénéficiaires des mesures d’emploi suit une tendance similaire. Elle passe de 0,3 % en 2019-2020 à un maximum de 0,9 % en 2022-2023.
- Après ce pic, le pourcentage diminue rapidement à 0,4 % en 2023-2024 et atteint un faible niveau de 0,2 % pour l’année en cours (2024-2025).