Si tu suis l’actualité américaine, tu as sûrement remarqué que l’immigration est le sujet qui agite le pays depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Moi, je plonge dans le dossier depuis des semaines, et je vais t’expliquer ce qui a déjà changé, ce qui va changer… et pourquoi ces mesures font autant de bruit.
Retour des décrets emblématiques : on reprend les mêmes ?
Dès son investiture, Trump a ressorti son playbook de 2017. Le premier jour, il a signé une série de décrets pour relancer ses politiques phares. Par exemple, le programme « Remain in Mexico » est de retour : les demandeurs d’asile doivent attendre au Mexique pendant l’examen de leur dossier. Sauf que cette fois, les relations avec le Mexique sont tendues… et personne ne sait si ça va tenir.
Il a aussi rétabli les expulsions massives, en promettant « la plus grande opération de l’histoire américaine ». Concrètement, les sans-papiers arrêtés pour des délits (même mineurs) risquent l’expulsion immédiate. Un de mes potes avocats m’a confié : « C’est la chasse aux migrants, version 2.0 ».
Guantanamo et la criminalisation des migrants : le coup de tonnerre
Là, ça devient sérieux. Fin janvier, Trump a annoncé vouloir envoyer jusqu’à 30 000 sans-papiers à Guantanamo. Oui, la même base militaire où sont détenus les suspects de terrorisme depuis 20 ans. Le prétexte ? Combattre les « criminels étrangers ». Sauf que dans les faits, la nouvelle loi Laken Riley permet de détenir des migrants accusés (pas condamnés) de vol ou d’agression.
Je me suis demandé : comment justifier ça légalement ? Apparemment, l’administration compte sur le fait que Guantanamo est en dehors du territoire américain… et donc hors de portée de certains droits constitutionnels. Un expert m’a glissé : « C’est un contournement audacieux, mais ça va finir devant la Cour suprême ».
La fin du droit du sol ? Un débat explosif
Trump a relancé une vieille promesse : supprimer le droit du sol, qui accorde la nationalité à toute personne née sur le sol américain. Problème : ce droit est inscrit dans le 14ᵉ amendement de la Constitution. Alors, comment faire ? L’idée est de signer un décret pour restreindre son application, en exigeant par exemple qu’un parent soit résident légal.
Mais là encore, les obstacles juridiques sont énormes. Un prof de droit m’a expliqué : « Modifier la Constitution nécessite une majorité des deux tiers au Congrès. Avec un Sénat divisé, c’est mission impossible ». Pourtant, Trump insiste… et ça alimente les débats sur l’identité américaine.
Réfugiés et asile : une porte qui se ferme
Le programme d’accueil des réfugiés est suspendu, le temps d’un « examen de sécurité ». En clair : plus personne n’entre aux États-Unis via ce canal pour au moins 120 jours. Pire, l’application CBP One, utilisée sous Biden pour gérer les entrées légales, a été purement supprimée.
Pour les demandeurs d’asile, c’est la double peine. Non seulement ils doivent attendre au Mexique, mais les critiques d’éligibilité ont été durcis. Résultat : le taux d’acceptation a chuté de 35% en un mois. Une travailleuse humanitaire m’a raconté : « On voit des familles désespérées revenir après des années d’attente ».
« Remain in Mexico » et les accords internationaux : le casse-tête
Le retour de cette politique pose un problème inédit : le Mexique n’est plus aussi coopératif qu’en 2019. Sous la pression, ils ont accepté de reprendre quelques milliers de migrants… mais menacent de bloquer la frontière sud. Un diplomate m’a confié : « C’est un jeu de poker menteur. Personne ne veut être celui qui craque ».
En parallèle, Trump pousse pour des accords avec des pays d’Amérique centrale, leur demandant de retenir les migrants en échange d’aide économique. Le Salvador et le Guatemala ont déjà signé… mais le Honduras résiste.
Les conséquences sur les communautés : entre peur et solidarité
Dans des villes comme Miami ou Los Angeles, l’ambiance est électrique. Les rafles de l’ICE (la police de l’immigration) ont repris, ciblant même des lieux symboliques comme des églises ou des écoles. Un restaurateur mexicain m’a dit : « On vit avec la peur au ventre. Mes employés ne dorment plus chez eux ».
Mais la résistance s’organise. Des réseaux de citoyens hébergent des sans-papiers, et des États comme la Californie renforcent leurs lois sanctuary. Un maire a résumé : « C’est une guerre entre Washington et les villes ».
L’avenir incertain des programmes humanitaires
Le programme TPS (Temporary Protected Status), qui protégeait des migrants de pays en crise, est en sursis. Le Honduras et le Nicaragua pourraient en être exclus d’ici l’été. Pire : le Projet 2025, un plan de l’aile ultra-conservatrice, propose carrément de supprimer l’asile pour les victimes de gangs[8].
Même les réfugiés politiques sont touchés. Un Syrien m’a confié : « J’attendais depuis 3 ans mon visa. Maintenant, on me dit que tout est gelé ».
Et l’immigration légale dans tout ça ?
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les visas de travail ou familiaux ne sont pas épargnés. Les délais de traitement s’allongent, et les frais administratifs ont augmenté de 20%. Un consultant m’a expliqué : « C’est une stratégie : décourager les demandes légales pour faire baisser les chiffres ».
Le programme EB-5 (visa pour investisseurs) est aussi dans le collimateur. Trump veut relever le seuil d’investissement à 1,5 million de dollars, ce qui le rendrait inaccessible à la classe moyenne.
Conclusion : un pays divisé, une politique brutale
En quelques semaines, Trump a donc relancé ses mesures chocs… et ajouté des nouveautés comme Guantanamo. Mais derrière les annonces, les obstacles sont légion : résistance des États, batailles juridiques, pression internationale.
Perso, je pense que cette politique va laisser des traces durables. Entre les familles séparées, les réfugiés bloqués et les communautés traumatisées, le prix humain est énorme. Et toi, tu en penses quoi ?
Une réponse
Salut, comment faire immigrer aux États unis, quelle est la ligne de conduite à tenir pour avoir un permis de travail ?